20-22 septembre 2023
Les traductions, en tant qu’artefacts sociaux et culturels, ont un impact sur les relations entre les cultures et les littératures, ainsi que sur le développement des systèmes littéraires. La traduction littéraire est liée aux circonstances sociales et politiques et aux politiques culturelles, ce qui signifie que de nombreuses raisons économiques, politiques, culturelles et sociales encouragent la circulation des textes littéraires au-delà de leurs frontières géographiques et culturelles. L’échange culturel est lié aux relations de pouvoir entre les États-nations et les langues, il est donc inégal et reflète des relations de domination. La mondialisation favorise les échanges culturels, tout en mettant en évidence la domination de la langue anglaise et le fait que l’impérialisme économique s’accompagne souvent d’une hégémonie culturelle.
Les contacts littéraires entre deux cultures reposent sur les traductions. Susan Bassnett (1993, 2002) soutient donc que les études de traduction devraient jouer un rôle clé dans la redéfinition de la discipline de la littérature comparée. Emily Apter (2003, 2006, 2013) partage cet avis et évoque une nouvelle littérature comparée contemporaine basée sur la traduction. Comme le souligne Itamar Even-Zohar (1990), les traductions sont importantes non seulement pour les lecteurs individuels, mais aussi pour l’ensemble du polysystème littéraire, car elles participent activement à sa création en introduisant de nouveaux traits, modèles et techniques de composition. Outre Apter, Bassnett et Even-Zohar, Steiner (1975), Venuti (1995, 2013), Baker (2010), Chevrel (2006), Spivak (2003) et bien d’autres soulignent le lien qui existe entre la traduction et les études comparatives.